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Economie

UEMOA : Activité robuste malgré la baisse des exportations en avril 2025

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Portée par une demande intérieure soutenue et la vigueur des services marchands, l’économie de l’UEMOA continue de croître à un rythme soutenu. Selon la note de conjoncture d’avril 2025 publiée par la BCEAO, le PIB régional devrait progresser de 7,3 % au deuxième trimestre. Cette dynamique contraste avec le repli des cours des matières premières, qui pèse sur les recettes d’exportation, notamment dans les secteurs du cacao et du pétrole.

Alors que plusieurs économies avancées peinent à retrouver une trajectoire robuste, l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) maintient le cap. Portée par une consommation intérieure dynamique, une bonne tenue du commerce et des services, l’Union affiche une croissance attendue de 7,3 % au deuxième trimestre 2025, après 7,1 % au premier. Ce rythme place la région parmi les pôles les plus dynamiques du continent africain, en dépit d’un environnement mondial assombri par la volatilité des marchés et les tensions commerciales.

Une inflation sous contrôle

Dans un contexte marqué par le ralentissement des prix alimentaires à l’échelle mondiale, le taux d’inflation dans l’Union reste contenu. Il s’établit à 2,2 % en mars 2025, et devrait reculer à 2,0 % en avril et mai, selon les projections de la BCEAO. Une performance d’autant plus notable qu’elle intervient malgré des tensions ponctuelles sur certains produits vivriers locaux, dont les tubercules (+10,2 %) et la viande (+2,5 %). Ce reflux est alimenté par la baisse des prix à l’import (blé, riz, lait) et par l’arrivée sur les marchés des premières récoltes issues de la campagne agricole 2024/2025.

Les exportations pénalisées par la chute des cours

L’indice des prix des produits de base exportés par l’UEMOA a chuté de 7,8 % en mars 2025, plombé par la baisse du cacao (-17,4 %), du café (-2,5 %) et du pétrole (-4,2 %). Ces reculs, dus à une amélioration des récoltes et à un fléchissement de la demande mondiale, pourraient impacter les recettes d’exportation de plusieurs pays, en particulier la Côte d’Ivoire, leader mondial du cacao. À l’inverse, l’or (+3,1 %) et l’huile de palme (+19,8 %) jouent un rôle d’amortisseur dans certains États.

Une industrie en retrait, mais des services en plein essor

L’un des signaux d’alerte réside dans le secteur industriel, dont la production a chuté de 6,3 % en février, après une forte progression le mois précédent. Le recul est attribué à une baisse de l’activité extractive et de la branche eau-assainissement. À contre-courant, les services marchands non financiers progressent de 9,9 %, et les services financiers de 15,3 %, témoignant d’un redéploiement de la dynamique vers les secteurs tertiaires.

Le secteur des BTP, quant à lui, reste orienté à la hausse, avec une amélioration de l’activité dans la majorité des pays, à l’exception du Mali et du Niger.

Une croissance résiliente mais sous surveillance

Malgré une trajectoire macroéconomique globalement favorable, l’UEMOA évolue dans un environnement incertain. Les tensions commerciales, notamment avec les États-Unis, les risques sécuritaires persistants dans certaines zones, et la forte exposition aux matières premières posent des défis. Mais la bonne tenue de la demande intérieure, la gestion prudente de la politique monétaire par la BCEAO et la diversification progressive des économies régionales offrent, pour l’heure, un ancrage de stabilité.

Lynn-karelle
Expert Etude Sectorielle
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