Le Recensement Général de la Population et de l’Habitation (RGPH) de 2021 dévoile des aspects détaillés du statut d’habitation des Ivoiriens, révélant des nuances significatives entre propriété, location et autres formes d’occupation des logements. Cet article propose une dissection approfondie de ces chiffres pour mieux comprendre les dynamiques du logement dans les différentes régions de la Côte d’Ivoire.
Un pays majoritairement propriétaire, avec des nuances locales
Le recensement de 2021 révèle qu’environ 52% des ménages ivoiriens sont propriétaires de leur logement. Ce chiffre masque cependant des disparités régionales significatives. Par exemple, alors que Gagnoa affiche un impressionnant 63% de ménages propriétaires, la commune d’Abidjan se situe bien en dessous de la moyenne nationale, avec seulement 16% de propriétaires.
Le poids de la location à Abidjan
La location simple domine à Abidjan, où 76% des ménages sont locataires. Ce phénomène s’explique par la densité urbaine et les prix élevés de l’immobilier, qui rendent l’accession à la propriété particulièrement difficile pour la majorité des résidents. Avec 76% des ménages en location simple, Abidjan illustre la dynamique urbaine où l’accès à la propriété est complexifié par la haute valeur immobilière. Ensuite, les logements de fonction (15 337 ménages) et gratuits (35 393 ménages) à Abidjan mettent en lumière des formes alternatives d’occupation influencées par des arrangements professionnels et familiaux.
À l’intérieur d’ Abidjan, les communes ne sont pas égales devant la propriété : Cocody se distingue avec 22% de propriétaires, un taux supérieur à celui d’Abobo ou d’Adjamé, où seulement 13% des ménages détiennent leur logement. Alors que les villes comme Anyama et Bingerville montrent des taux de propriété relativement modérés de 26%, ces chiffres mettent en lumière les défis de l’accession à la propriété dans les zones périurbaines où la pression démographique et les prix de l’immobilier peuvent limiter les opportunités de possession. La forte proportion de locations simples à Anyama, avec près de 47 162 ménages locataires, reflète la réalité de nombreux résidents qui doivent opter pour la location face à des barrières économiques à la propriété.
Taux élevé de propriété dans les villes économiquement dynamiques
Des villes comme Gagnoa, Man, Daloa, et Korogho affichent des taux de propriété exceptionnellement élevés, allant de 56% à 63%. Ces chiffres suggèrent non seulement une préférence pour la propriété mais aussi une possible corrélation entre la stabilité économique locale et l’accès à la propriété. Gagnoa se distingue particulièrement avec un taux de propriété de 63%, le plus élevé du groupe analysé, soulignant peut-être les effets d’une économie locale prospère sur les modes de logement.
Logements fonctionnels et gratuits, reflets des politiques d’entreprises et gouvernementales dans des villes importantes
À San Pedro, les logements de fonction et gratuits jouent un rôle significatif dans l’écosystème résidentiel, avec respectivement 6 006 et 10 178 unités disponibles pour les employés et leurs familles. Ces logements représentent une part importante des arrangements de vie dans la ville, facilitant l’attraction et la rétention des talents dans ce hub économique crucial. À Yakro, le phénomène est également notable avec 1 369 logements de fonction et 5 582 logements gratuits, qui ensemble, contribuent à soutenir une main-d’œuvre essentielle pour les secteurs clés de l’économie locale.
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