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Avec plus de 2 100 milliards de comptes enregistrés et près de 1 008 000 milliards de francs CFA de transactions en 2024, le mobile money s’impose comme une infrastructure financière incontournable. L’ Afrique, moteur de cette dynamique, en devient le laboratoire à ciel ouvert.
En l’espace de deux décennies, le mobile money est passé du statut de solution d’inclusion financière à celui de véritable colonne vertébrale économique. D’abord utilisé pour les transferts de fonds, il irrigue aujourd’hui les économies émergentes à travers des flux massifs, une diversification des services et un impact mesurable sur la croissance des pays. Le rapport 2025 de la GSMA, publié ce mois-ci, en atteste : l’industrie du mobile money est entrée dans une phase de maturité mondiale, avec une Afrique subsaharienne en position de leadership.
Une industrie mondiale en pleine ascension
En 2024, le mobile money recensait 2,1 milliards de comptes enregistrés, dont 514 millions actifs sur une base mensuelle. Les services ont traité un total de 1 680 milliards de dollars de transactions, soit environ 1 008 000 milliards de FCFA. Cela représente plus de 3,2 millions de dollars (1,9 milliard FCFA) par minute.
Ce développement s’accompagne d’une amélioration significative de la rentabilité : près de 80 % des prestataires affichent un EBITDA positif, contre 73 % un an plus tôt. Le revenu moyen par utilisateur (ARPU) s’est élevé à 3,51 dollars, soit 2 106 FCFA, en hausse de 23 %. Mais c’est surtout au niveau macroéconomique que l’impact est tangible. La contribution du mobile money au PIB mondial s’élève à 720 milliards USD, soit environ 432 000 milliards de FCFA, représentant 1,7 % de croissance additionnelle dans les pays dotés de ces services. « Le mobile money n’est plus une simple solution d’inclusion. C’est une colonne vertébrale économique », a indiqué Vivek Badrinath, DG de la GSMA.
L’ Afrique au cœur du changement
L’ Afrique subsaharienne représente plus de la moitié des comptes de mobile money dans le monde.« Plus de trois millions de dollars sont échangés chaque minute sur le continent africain via le mobile money » a déclaré Gianluca Storchi, GSMA. En 2024, la région concentre :
La contribution au PIB régional est spectaculaire : elle atteint 190 milliards USD en 2023 (114 000 milliards FCFA), en hausse de 25 % sur un an. Dans des pays comme le Kenya, la Côte d’Ivoire, le Ghana ou le Rwanda, l’impact dépasse 5 % du PIB national.
Une manne stratégique pour les opérateurs
Cette dynamique se traduit aussi dans les résultats financiers des groupes télécoms. En 2024 :
Dans plusieurs cas, cette activité devient le principal relais de croissance, intégrant non seulement les paiements, mais aussi les services de crédit, d’épargne ou d’assurance, souvent via des partenariats fintechs ou des entités spécialisées.
Un secteur sous surveillance
La montée en puissance du secteur attire aussi l’attention des autorités. De nombreux pays africains ont renforcé le cadre réglementaire autour :
La GSMA souligne que 60 % des prestataires ont lancé des programmes d’éducation financière numérique en 2024. Une étape indispensable pour convertir l’adoption massive en usage régulier et durable.
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